Colloque AFIRSE - Lisbonne - 31 janvier / 2 février 2013

Publié le par Christophe Roiné

 

 

Communication

Christophe Roiné, Sophie Grossmann et Céline Chatigny


"Trajets, tours et détours d’une "orientation" ministérielle en éducation : cas de la formation professionnelle initiale au Québec"

 

Le ministère de l'Éducation du Loisir et du Sport du Québec (MELS) formule depuis 2009 cinq orientations déclinées en termes d’objectifs mesurables et contractualisés par des conventions de partenariat signées entre lui et les différentes commissions scolaires (CS) de la province. L'un de ces buts est d'augmenter le nombre des jeunes de moins de 20 ans engagés dans des programmes d’études en centres de formation professionnelle (FP). Au sein de chaque CS, les établissements scolaires doivent à leur tour élaborer une "convention de gestion et de réussite" où se déclinent les objectifs territoriaux en "mesures requises pour assurer l’atteinte des buts fixés et des objectifs mesurables" lesquelles sont fondées sur des indicateurs de performance chiffrés.

C'est dans ce contexte que notre équipe de recherche a été contactée par une table régionale interordres (instance chargée de planifier et de coordonner au niveau local la carte de formation entre les filières générales, techniques et professionnelles) afin d'effectuer une étude auprès des cinq CS de l'île de Montréal. La commande comportait deux aspects : comprendre les facteurs qui contribuent à expliquer la moindre présence des jeunes de moins de 20 ans en FP sur l’île de Montréal et produire un ensemble de propositions susceptibles d’améliorer la situation montréalaise. Tacitement, il s’agissait aussi, pour la table régionale (commanditaire de la recherche) de s’appuyer sur ces travaux de recherche pour légitimer une politique à destination des établissements. Après de nombreuses discussions, la "commande" a été modifiée et reformulée de manière à circonscrire un objet de recherche visant la compréhension initiale du phénomène sur le territoire concerné.

Notre recherche vise à comprendre comment la prescription du MELS est construite au sein des services ministériels, comprise et retraduite sur le terrain. Nous avons rencontré des responsables dans les CS, des équipes de direction, des professionnels, des enseignants et des élèves dans les établissements scolaires. Nous dirigeons notre attention sur la diversité des points de vue et sur le "jeu" politique des prises de positions des différents acteurs du champ institutionnel.

Le trajet de cette orientation ministérielle nous semble heuristique dans la mesure où il témoigne de la place et des enjeux inhérents à  la FP au Québec, mais aussi, métonymiquement, des tours et des détours d’une prescription ministérielle dès lors qu’elle est déclinée au niveau local.

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